Expérimentation de la classe flexible en 3ème dans le cadre de l’EMC sur le thème du pluralisme des médias
La séance présentée ici a été élaborée en concertation avec une collègue professeure d’histoire géographie-EMC. Suite à une première journée de formation assurée par l’ISFEC Bretagne, il nous a été proposé d’expérimenter la classe flexible avant de se retrouver lors de la seconde journée pour mutualiser nos séances. Nous vous présentons ici le déroulement de la séance ainsi que les réflexions et les interrogations qu’a suscité cette expérience.
L’Académie de Normandie propose une approche théorique de la classe flexible :
Aménager le lieu d’apprentissage afin de permettre à chaque élève de choisir, en fonction de l’activité qu’il doit mener, le poste de travail qui lui convient le mieux.
La classe se caractérise par une série d’îlots de travail qui permettront aux élèves de prendre des postures différentes et ce, pendant un laps de temps restreint. En effet, en fonction des activités qui sont proposées, ils pourront changer de places ou d’assises.
Pour notre part, compte tenu du délai relativement court qui nous était imparti, nous avons axé la préparation de la séance autour des ateliers, un atelier par ilôt, sans retenir particulièrement la possibilité pour les élèves de prendre des postures différentes.
Le CDI dispose de salles de travail de groupes pour accueillir les classes, dans lesquelles les tables sont déjà disposées en ilôts de quatre places. Cette disposition idéale a facilité grandement l’installation des ateliers. D’autre part, le hasard du planning a voulu que nous avons pu disposer de la salle l’heure pécédant la séance, ce qui là encore a été un atout.
Il y a autant d’équipes que d’ilôts, chaque équipe commence la séance par un ilôt différent puis change d’ilôt au fur et à mesure de l’avancée de la séance : les ateliers doivent donc être conçus pour que la réussite à un atelier ne dépende pas du passage dans un atelier précédent.
Pour faciliter l’élaboration de la trace écrite, les élèves notent les points essentiels de chaque activité sur une fiche-élève qui reprend la totalité des ateliers.
Présentation des 6 ateliers
- Atelier 1. Les propriétaires des médias. Infographie « Médias français, qui possède quoi ? » du Monde diplomatique au format A3 + 2 tablettes pour accès à internet.
Consignes. 1 : rechercher sur l’infographie les propriétaires de 2 ensembles de médias. 2 : rechercher sur internet leur domaine d’activité principal ou « historique ».
- Atelier 2. Information et opinion. Une infographie issue du site Science Presse découpée en sept morceaux.
Consigne : reconstituer l’infographie et en extraire quelques idées qui permettent de différencier information et opinion (il n’est pas demandé aux élèves d’en extraire tous les critères, seulement ceux qu’ils jugent pertinents).
- Atelier 3. Vocabulaire. Sur cet ilôt, des feuilles au format A3 proposent différentes formulations de définitions issues de dictionnaires papier ou de dictionnaires en ligne.
Consignes. 1 : à partir des documents proposés et de la définition du cours, proposer une définition des expressions « pluralisme des médias » et de « concentration des médias ». 2 : indiquer les risques liés à la concentration des médias.
- Atelier 4 : La PQR (Presse Quotidienne Régionale). Infographie « Médias français, qui possède quoi ? » du Monde diplomatique au format A3 + document sur l’historique de Ouest-France + 2 tablettes pour accès à internet.
Consigne : trouver le nom des propriétaires de « Ouest-France » et du « Télégramme » et détermminer leur dmaine d’activité principal ou « historique ».
- Atelier 5. Découverte des périodiques du niveau lycée. Les titres du niveau lycée sont déposés sur un ilôt.
Consigne : feuilleter les différentes revues et noter deux titres inconnus jusque là ou deux titres préférés.
- Atelier 6. La ligne éditoriale. Vidéo Lumni (2 min. 26 s.) accessible sur une tablette + répartiteur 5 prises jack + 5 casques.
Consigne. Définir « ligne éditoriale ». Préciser qui la fixe selon le régime politique (démocratie, dictature).
Analyse du dispositif
- Les équipes ont été constituées en amont de façon aléatoire avec KeamK. Première séance conçue sur le mode de la classe flexible, nous avons pensé que donner les équipes aux élèves à leur entrée dans la salle serait judicieux. Cela a ralenti la mise en route de la séance ; mieux vaut, lorsque c’est possible, projeter les équipes au tableau. Chaque équipe possède un numéro et démarre l’activité à l’atelier qui porte ce même numéro. On peut aussi concevoir la séance de telle manière que les élèves se déplacent individuellement d’un atelier à l’autre : il faut alors ajouter une contrainte comme, par exemple, un nombre limité d’élèves par atelier. On peut imaginer que les élèves qui réalisent les activités plus rapidement que les autres échangent par moment avec les enseignants.
- Pour qui n’a pas l’expérience de la classe flexible, la préparation des ateliers demande du temps. Il n’est pas évident d’anticiper la réaction des élèves face aux activités préparées, d’estimer le temps qui sera nécessaire aux élèves pour les terminer, de juger de leur difficulté.
- Les activités de certains ateliers ne nécessitaient pas nécessairement une grande coopération entre les élèves de l’équipe. Si la coopération est un objectif visé, les activités doivent être conçues en conséquence.
- Nos séances durent 50 minutes. Nous avions prévu 6 ateliers de 5 minutes chacun, ce qui s’est avéré une bonne durée.
- Le changement d’atelier était signalé par la musique « Guitar tune » sur le site ClassroomScreen, qui se répétait automatiquement toutes les 5 minutes : très pratique, les enseignants n’ont pas à avoir l’oeil sur la montre ni à dire aux élèves de changer d’atelier, ils le font d’eux-mêmes.
- Avec des classes de trente élèves, il ne nous a pas été possible de faire un bilan lors de cette séance. Une seconde séance a été nécessaire pour faire un bilan avec les élèves.
- Après un moment de flottement au début de la séance, les élèves sont rentrés dans les activités avec beaucoup de sérieux et d’enthousiasme.
- Lors de cette expérimentation nous avons pu noter l’hétérogénéité des ateliers que nous avions préparés : certains été très vite terminés par les élèves, d’autres nécessitaient plus de temps. Pour la préparation de séances en classe flexible, il faudrait compter deux à trois séances identiques pour optimiser les ateliers, au début tout au moins.
Conclusion
La mise en place d’une séance en classe flexible sera d’autant plus aisée que l’accès à une salle dont la disposition des tables et des chaises permet le travail en ilôt est possible. Sans doute chronophage lors des premières séances, moins par la suite, la classe flexible représente néanmoins un dispositif intéressant permettant aux élèves d’être plus actifs dans leurs apprentissages. Selon les ateliers on privilégiera le travail individuel, en équipe voire coopératif, au sein d’une même séance ou lors de différentes séances. Les élèves étant en autonomie, il est d’autant plus important de s’assurer d’une bonne acquisition des pré-requis nécessaires à la réalisation des activités demandées. Un bilan est bien sûr à prévoir pour que les élèves conservent une trace écrite des objectifs de la séance.
Jean-Pierre Guéguen
Professeur documentaliste

Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Leave a Comment
Publié le 8 mai 2025 par Jean-Pierre Guéguen
Classe flexible en 3ème : une expérimentation
Expérimentation de la classe flexible en 3ème dans le cadre de l’EMC sur le thème du pluralisme des médias
La séance présentée ici a été élaborée en concertation avec une collègue professeure d’histoire géographie-EMC. Suite à une première journée de formation assurée par l’ISFEC Bretagne, il nous a été proposé d’expérimenter la classe flexible avant de se retrouver lors de la seconde journée pour mutualiser nos séances. Nous vous présentons ici le déroulement de la séance ainsi que les réflexions et les interrogations qu’a suscité cette expérience.
L’Académie de Normandie propose une approche théorique de la classe flexible[1] :
Pour notre part, compte tenu du délai relativement court qui nous était imparti, nous avons axé la préparation de la séance autour des ateliers, un atelier par ilôt, sans retenir particulièrement la possibilité pour les élèves de prendre des postures différentes.
Le CDI dispose de salles de travail de groupes pour accueillir les classes, dans lesquelles les tables sont déjà disposées en ilôts de quatre places. Cette disposition idéale a facilité grandement l’installation des ateliers. D’autre part, le hasard du planning a voulu que nous avons pu disposer de la salle l’heure pécédant la séance, ce qui là encore a été un atout.
Il y a autant d’équipes que d’ilôts, chaque équipe commence la séance par un ilôt différent puis change d’ilôt au fur et à mesure de l’avancée de la séance : les ateliers doivent donc être conçus pour que la réussite à un atelier ne dépende pas du passage dans un atelier précédent.
Pour faciliter l’élaboration de la trace écrite, les élèves notent les points essentiels de chaque activité sur une fiche-élève qui reprend la totalité des ateliers.
Présentation des 6 ateliers
Consignes. 1 : rechercher sur l’infographie les propriétaires de 2 ensembles de médias. 2 : rechercher sur internet leur domaine d’activité principal ou « historique ».
Consigne : reconstituer l’infographie et en extraire quelques idées qui permettent de différencier information et opinion (il n’est pas demandé aux élèves d’en extraire tous les critères, seulement ceux qu’ils jugent pertinents).
Consignes. 1 : à partir des documents proposés et de la définition du cours, proposer une définition des expressions « pluralisme des médias » et de « concentration des médias ». 2 : indiquer les risques liés à la concentration des médias.
Consigne : trouver le nom des propriétaires de « Ouest-France » et du « Télégramme » et détermminer leur dmaine d’activité principal ou « historique ».
Consigne : feuilleter les différentes revues et noter deux titres inconnus jusque là ou deux titres préférés.
Consigne. Définir « ligne éditoriale ». Préciser qui la fixe selon le régime politique (démocratie, dictature).
Analyse du dispositif
Conclusion
La mise en place d’une séance en classe flexible sera d’autant plus aisée que l’accès à une salle dont la disposition des tables et des chaises permet le travail en ilôt est possible. Sans doute chronophage lors des premières séances, moins par la suite, la classe flexible représente néanmoins un dispositif intéressant permettant aux élèves d’être plus actifs dans leurs apprentissages. Selon les ateliers on privilégiera le travail individuel, en équipe voire coopératif, au sein d’une même séance ou lors de différentes séances. Les élèves étant en autonomie, il est d’autant plus important de s’assurer d’une bonne acquisition des pré-requis nécessaires à la réalisation des activités demandées. Un bilan est bien sûr à prévoir pour que les élèves conservent une trace écrite des objectifs de la séance.
Jean-Pierre Guéguen
Professeur documentaliste
Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Catégorie : Classe de 3ème, Classe flexible, Collège, Education aux Médias et à l'Information (EMI), Séquence pédagogique
Derniers articles
Catégories des articles
Rechercher