Expérimentation de la classe flexible en 6ème dans le cadre de l’EMC en lien avec la Semaine de la presse.
La séance présentée ici a été élaborée en concertation entre les professeurs documentalistes, Madame Kerdraon et Monsieur Guéguen, et une collègue professeure d’histoire géographie-EMC. Suite à une première journée de formation assurée par l’ISFEC Bretagne, il nous a été proposé d’expérimenter la classe flexible avant de se retrouver lors de la seconde journée pour mutualiser nos séances. Nous vous présentons ici le déroulement de la séance de 6ème ainsi que les réflexions et les interrogations qu’a suscité cette expérience.
L’Académie de Normandie propose une approche théorique de la classe flexible :
Aménager le lieu d’apprentissage afin de permettre à chaque élève de choisir, en fonction de l’activité qu’il doit mener, le poste de travail qui lui convient le mieux.
La classe se caractérise par une série d’îlots de travail qui permettront aux élèves de prendre des postures différentes et ce, pendant un laps de temps restreint. En effet, en fonction des activités qui sont proposées, ils pourront changer de places ou d’assises.
Pour notre part, compte tenu du délai relativement court qui nous était imparti, nous avons axé la préparation de la séance autour des ateliers, un atelier par ilôt, sans retenir particulièrement la possibilité pour les élèves de prendre des postures différentes.
Le CDI dispose de salles de travail de groupes pour accueillir les classes, dans lesquelles les tables sont déjà disposées en ilôts de quatre places. Cette disposition idéale a facilité grandement l’installation des ateliers. D’autre part, le hasard du planning a voulu que nous avons pu disposer de la salle l’heure pécédant la séance, ce qui là encore a été un atout.
Il y a autant d’équipes que d’ilôts, chaque équipe commence la séance par un ilôt différent puis change d’ilôt au fur et à mesure de l’avancée de la séance : les ateliers doivent donc être conçus pour que la réussite à un atelier ne dépende pas du passage dans un atelier précédent.
Pour faciliter l’élaboration de la trace écrite, les élèves notent les points essentiels de chaque activité sur une fiche-élève qui reprend la totalité des ateliers.
Présentation des 6 ateliers
- Atelier 1. Découverte des périodiques du niveau collège. Les titres sont déposés sur l’ilôt.
Consigne : feuilleter les différentes revues et noter deux titres inconnus jusque là ou deux titres préférés.
- Atelier 2. Vocabulaire. Sur cet ilôt, des feuilles au format A3 proposent différentes formulations de définitions issues de dictionnaires papier ou de dictionnaires en ligne.
Consigne : rédiger les définitions des termes « bimensuel », « hebdomadaire » et « mensuel » adaptées aux périodiques.
- Atelier 3. Le sommaire des périodiques. Deux numéros successifs d’un même périodique sont proposés.
Consigne : comparer les sommaires et en tirer une conclusion (remarquer que les rubriques du sommaire sont identiques d’un numéro à l’autre).
- Atelier 4. Le sommaire des périodiques. Deux numéros consécutifs d’un même périodique sont mis à disposition des élèves. Les montages des sommaires de ces deux périodiques sont affichés sur un panneau (les titres des différents articles on été masqués avant l’impression au format A3). Les titres des articles sont donnés aux élèves dans deux enveloppes.
Consigne : positionner les titres des articles au bon endroit dans le sommaire qui est le sien et en tirer une conclusion (Les rubriques ne changent pas, les titres des articles changent).
- Atelier 5. Référencer un article dans une fiche bibliographique sous forme de tableau (un outil que nous utilisons de la 6e à la Terminale). Plusieurs titres de périodiques sont proposés aux élèves.
Consignes. 1 : noter sur sa fiche-élève les références d’un article ; 2 : noter sur la fiche bibliographique affichée au format A3 sur le mur du CDI les références d’un article qu’aucun élève de l’équipe n’a noté sur sa feuille.
- Atelier 6. Les thèmes des périodiques. Trois titres sont déposés sur l’ilôt.
Consigne : déterminer le thème de chacun des titres (informatique, littérature, science, information générale, …)
Analyse du dispositif
- Les équipes ont été constituées en amont de façon aléatoire avec KeamK. Projetées sur l’écran, les élèves ont pris connaissance rapidement des autres membres de leur équipe. Chaque équipe possède un numéro et démarre l’activité à l’atelier qui porte ce même numéro. On peut aussi concevoir la séance de telle manière que les élèves se déplacent individuellement d’un atelier à l’autre : il faut alors ajouter une contrainte comme, par exemple, un nombre limité d’élèves par atelier. On peut imaginer que les élèves qui réalisent les activités plus rapidement que les autres échangent par moment avec les enseignants.
- Pour qui n’a pas l’expérience de la classe flexible, la préparation des ateliers demande du temps. Il n’est pas évident d’anticiper la réaction des élèves face aux activités préparées, d’estimer le temps qui sera nécessaire aux élèves pour les terminer, de juger de leur difficulté.
- Les activités de certains ateliers ne nécessitaient pas nécessairement une grande coopération entre les élèves de l’équipe. Si la coopération est un objectif visé, les activités doivent être conçues en conséquence.
- Nos séances durent 50 minutes. Nous avions prévu 6 ateliers de 5 minutes chacun, ce qui s’est révélé être un peu court pour les élèves, 5 ateliers de 6 minutes auraient été plus pertinents.
- Les élèves devant se déplacer lors de la séance, nous avons pensé pour une première classe que regrouper les cartables à une extrémité de la salle aurait facilité les déplacements. Cela produisit au contraire un encombrement là où les élèves avaient justement besoin d’espace. Pour la classe suivante, chacun a déposé son cartable à sa place de départ.
- Le changement d’atelier était signalé par la musique « Guitar tune » sur le site ClassroomScreen, qui se répétait automatiquement toutes les 5 minutes : très pratique, les enseignants n’ont pas à avoir l’oeil sur la montre ni à dire aux élèves de changer d’atelier, ils le font d’eux-mêmes.
- Avec des classes de trente élèves, il ne nous a pas été possible de faire un bilan lors de cette séance. Une seconde séance a été nécessaire pour faire un bilan avec les élèves.
- Certains élèves, rares, ne sont pas rentrés dans l’activité, ne la prenant peut-être pas au sérieux. Se pose la question de la gestion de ce type de comportement (Bilan avec les élèves concernés après la séance pour comprendre leur manque de motivation ? Envisager d’autres activités en parallèle ?).
- Lors de cette expérimentation nous avons pu noter l’hétérogénéité des ateliers que nous avions préparés : certains ont été très vite terminés par les élèves, d’autres les mettaient en difficulté (prérequis manquants, consignes peut-être à revoir) ou nécessitaient plus de temps. Pour la préparation de séances en classe flexible, il faudrait compter deux à trois séances identiques pour optimiser les ateliers, au début tout au moins.
Conclusion
La mise en place d’une séance en classe flexible sera d’autant plus aisée que l’accès à une salle dont la disposition des tables et des chaises permet le travail en ilôt est possible. Sans doute chronophage lors des premières séances, moins par la suite, la classe flexible représente néanmoins un dispositif intéressant permettant aux élèves d’être plus actifs dans leurs apprentissages. Selon les ateliers on privilégiera le travail individuel, en équipe voire coopératif, au sein d’une même séance ou lors de différentes séances. Les élèves étant en autonomie, il est d’autant plus important de s’assurer d’une bonne acquisition des pré-requis nécessaires à la réalisation des activités demandées. Un bilan est bien sûr à prévoir pour que les élèves conservent une trace écrite des objectifs de la séance.
Jean-Pierre Guéguen
Professeur documentaliste

Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
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Publié le 8 mai 2025 par Jean-Pierre Guéguen
Classe flexible en 6ème : une expérimentation
Expérimentation de la classe flexible en 6ème dans le cadre de l’EMC en lien avec la Semaine de la presse.
La séance présentée ici a été élaborée en concertation entre les professeurs documentalistes, Madame Kerdraon et Monsieur Guéguen, et une collègue professeure d’histoire géographie-EMC. Suite à une première journée de formation assurée par l’ISFEC Bretagne, il nous a été proposé d’expérimenter la classe flexible avant de se retrouver lors de la seconde journée pour mutualiser nos séances. Nous vous présentons ici le déroulement de la séance de 6ème ainsi que les réflexions et les interrogations qu’a suscité cette expérience.
L’Académie de Normandie propose une approche théorique de la classe flexible[1] :
Pour notre part, compte tenu du délai relativement court qui nous était imparti, nous avons axé la préparation de la séance autour des ateliers, un atelier par ilôt, sans retenir particulièrement la possibilité pour les élèves de prendre des postures différentes.
Le CDI dispose de salles de travail de groupes pour accueillir les classes, dans lesquelles les tables sont déjà disposées en ilôts de quatre places. Cette disposition idéale a facilité grandement l’installation des ateliers. D’autre part, le hasard du planning a voulu que nous avons pu disposer de la salle l’heure pécédant la séance, ce qui là encore a été un atout.
Il y a autant d’équipes que d’ilôts, chaque équipe commence la séance par un ilôt différent puis change d’ilôt au fur et à mesure de l’avancée de la séance : les ateliers doivent donc être conçus pour que la réussite à un atelier ne dépende pas du passage dans un atelier précédent.
Pour faciliter l’élaboration de la trace écrite, les élèves notent les points essentiels de chaque activité sur une fiche-élève qui reprend la totalité des ateliers.
Présentation des 6 ateliers
Consigne : feuilleter les différentes revues et noter deux titres inconnus jusque là ou deux titres préférés.
Consigne : rédiger les définitions des termes « bimensuel », « hebdomadaire » et « mensuel » adaptées aux périodiques.
Consigne : comparer les sommaires et en tirer une conclusion (remarquer que les rubriques du sommaire sont identiques d’un numéro à l’autre).
Consigne : positionner les titres des articles au bon endroit dans le sommaire qui est le sien et en tirer une conclusion (Les rubriques ne changent pas, les titres des articles changent).
Consignes. 1 : noter sur sa fiche-élève les références d’un article ; 2 : noter sur la fiche bibliographique affichée au format A3 sur le mur du CDI les références d’un article qu’aucun élève de l’équipe n’a noté sur sa feuille.
Consigne : déterminer le thème de chacun des titres (informatique, littérature, science, information générale, …)
Analyse du dispositif
Conclusion
La mise en place d’une séance en classe flexible sera d’autant plus aisée que l’accès à une salle dont la disposition des tables et des chaises permet le travail en ilôt est possible. Sans doute chronophage lors des premières séances, moins par la suite, la classe flexible représente néanmoins un dispositif intéressant permettant aux élèves d’être plus actifs dans leurs apprentissages. Selon les ateliers on privilégiera le travail individuel, en équipe voire coopératif, au sein d’une même séance ou lors de différentes séances. Les élèves étant en autonomie, il est d’autant plus important de s’assurer d’une bonne acquisition des pré-requis nécessaires à la réalisation des activités demandées. Un bilan est bien sûr à prévoir pour que les élèves conservent une trace écrite des objectifs de la séance.
Jean-Pierre Guéguen
Professeur documentaliste
Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Catégorie : Classe de 6ème, Classe flexible, Collège, Education aux Médias et à l'Information (EMI), Séquence pédagogique
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